L’Amour Ouf : retour sur ma sortie cinéma préférée de 2024
- laura-sbpro
- Feb 3
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Updated: Feb 16
Le film L'Amour Ouf de Gilles Lellouche est sorti au cinéma le 16 octobre 2024, après une standing ovation de 11 minutes au Festival de Cannes en mai dernier. Voici une review de ce film. SBL
Le 16 octobre 2024 est sorti l’un des films qui m’a le plus marqué cette année : L’Amour Ouf. Avec François Civil et Adèle Exarchopoulos, Mallory Wanecque et Malik Frikah, le film de Gilles Lellouches m’a tellement plu que j’y suis retournée à deux reprises.
Trois visionnages, cela peut paraître beaucoup. On peut avoir peur de s’ennuyer, mais ça n’a pas été le cas : chaque séance m’a permis de découvrir un nouvel aspect du scénario, des personnages et leur interprétation, ou encore de la direction artistique.
Je vous propose un petit retour sur mes trois expériences bien différentes de L’Amour Ouf, ma sortie cinématographique préférée de 2024.
ATTENTION SPOILERS
Premier visionnage
Le premier visionnage a été, comme pour beaucoup de monde, une grosse claque. J’avais beaucoup d’attentes suite à la projection du film au Festival de Cannes et à l'accueil qu’il a reçu, et je n’ai pas été déçue.
C’est la scène d’introduction qui m’a marqué en premier : on voit le personnage principal, Clotaire, lancé dans une opération dangereuse avec son petit frère. Les protagonistes essaient de se protéger les uns les autres, mais les choses partent vite en vrille et la violence escalade. La scène se termine par la mort violente et gratuite du personnage principal, choquant indubitablement le spectateur. Je me suis alors demandé : le film va-t-il être une vision du passé, nous menant inévitablement à la mort tragique de Clotaire, ou va-t-on assister à une rédemption du personnage, qui va réussir à tromper son destin macabre ?
Un autre point que j’ai adoré de cette scène, c’est le plan en contre-plongé qui introduit le début : l’arrivée en bande des personnages, en mode bad boys des années 90 avec la musique qui va bien, est iconique et m’a impressionnée.
D’un autre côté, l’histoire est intense malgré les codes basiques d’une histoire d’amour au cinéma. Elle m’a aussi accrochée tout de suite. Ce sont les acteurs qui font que cette histoire un peu classique dans les grandes lignes est aussi intense et tient en haleine jusqu’à la fin. Chaque personnage est passionné, les émotions se ressentent et sont puissante, autant dans l’amour que dans la haine, et même la tristesse.
Mais ce sont aussi les musiques et le retour dans les années 80-90 qui m’ont fait adorer ce film. J’ai écouté la bande originale en boucle les semaines suivantes : pour moi, le choix des sons est parfait. Notamment A Forest de The Cure, et Eyes Without a Face de Billy Idol, qui sont mes préférées. On retrouvait également des éléments clés ramenant aux années 80-90, comme les cabines téléphoniques, les vestes Sergio Tacchini ou encore les téléphones Nokia. Toute cette attention aux détails m'a beaucoup plu et permet, je trouve, de mieux se retrouver dans le contexte de l’histoire.
Deuxième Visionnage
La deuxième fois que je suis allée voir le film, j'avais hâte. Je savais à quoi m’attendre, et je savais que ça allait me plaire. J’ai pourtant été surprise de découvrir certains éléments qui ne m’avaient pas marquée au premier abord, et que j’ai remarqué en portant mon attention à d’autres aspects de certaines scènes. Le personnage du père notamment, m’a beaucoup plus touchée, et je lui ai trouvé bien plus de profondeur lors du deuxième visionnage.
L’exemple le plus mémorable est la scène de dîner de famille au tout début de l’histoire : le père violent qu’on nous a présenté aux scènes précédentes, la mère surmenée et les cinq ou six enfants sont attablés pour le dîner. Ils parlent de leurs journées, et la petite dernière raconte qu’une fille de sa classe a critiqué sa famille nombreuse. Le père répond d’abord de manière crue, et sa femme le reprend. Là, il lui adresse un regard des plus tendres en disant à sa fille : “Tu diras à ta copine que chez nous, on fait les enfants par amour”. Ce regard ne m’avait pas du tout marqué la première fois que j’ai vu la scène, et pourtant cette fois il m'a sauté aux yeux. C’est cet élément qui m’a fait remarquer que le père n’était pas juste un personnage bête et méchant.
Cela m’a permis de comprendre plus clairement, dans chacune de ses scènes, ses émotions à travers le jeu de Karim Leklou. J’ai par exemple perçu plus distinctement sa peur d’être vu comme quelqu’un de faible ou d’inutile, notamment au regard de ses enfants. On peut lire très clairement la honte dans ses yeux quand il se retrouve face à son fils après avoir perdu son travail.
On peut également le remarquer dans la scène de procès, quand Clotaire est condamné. Il met sa main sur la vitre pour dire au revoir à son fils car le verdict de la condamnation tombe : ce geste si simple est pourtant si lourd en émotion.
Troisième visionnage
Lors du troisième visionnage, je connaissais beaucoup mieux l’histoire du film. J’ai donc pu me concentrer sur les visuels, les musiques et tous les choix artistiques. La scène la plus iconique pour moi reste celle de la danse des deux jeunes Clotaire et Jackie, qui tombent amoureux sur A Forest de The Cure. La musique est parfaite, entrainante ; et on comprend au fil de la danse que c’est à ce moment-là que Jackie prend conscience de ses sentiments pour Clotaire.
En ce qui concerne les moments musicaux, j’ai remarqué que les musiques sont choisies spécifiquement pour exprimer l’amour entre les personnages. Cela commence par la scène de danse des jeunes Jackie et Clotaire, mais on retrouve en fait ce mécanisme tout au long du film. La scène de retrouvaille des personnages principaux à la fin du film par exemple, quand les sentiments qu’ils ont dû enfouir toutes ces années refont surface. Le personnage de Jeffrey a aussi le droit à sa musique, lorsqu’il tombe amoureux de Jackie dix ans plus tard.
Mais ce n’est pas le seul détail musical qui m’a marqué : en effet, c’est aussi quand il n’y a plus d’amour entre les personnages que la musique joue un rôle primordial. Elle disparaît ; il n’y a même pas de son en fond, seulement le silence écrasant du vide sentimental.
J’ai retrouvé cette attention aux détails dans le travail de l’image. On retrouve beaucoup de plans précis dans la structure de certaines scènes, qui sont lourdes de sens dans l’histoire du film. La scène de discussion à l'hôpital lors des retrouvailles des deux amoureux, est construite avec des plans parallèles et opposés, montrant l’évolution des sentiments des personnages. Aussi lors de leur escapade au bord de la mer, on voit principalement leur silhouette sur le sentier. C’est une image marquante, qui isole les personnages du reste du monde, et intensifie le sentiment de retrouvailles. Enfin la scène finale du film au restaurant, avec un plan large des personnages attablés, devant la fenêtre qui donne sur l’extérieur. C’est là que toute l’histoire s’est résolue et est conclue par un “je t’aime”.
J’espère que cette petite review vous aura plu ! Je pense en refaire dans le futur, que ce soit pour un film, une série ou un livre.
Warning : cet article est une review, il s’agit de mon opinion et mon expérience personnelle du film.
SBL
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